Transfert de cendres d’une urne cinéraire : cadre juridique, précautions et bonnes pratiques

Eliott RUBINI    |   03/10/2025
Boite à outils





Le transfert de cendres d’une urne cinéraire vers une autre n’est pas interdit. Découvrez le cadre juridique, les règles et précautions à respecter.
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Le transfert de cendres d’une urne cinéraire peut devenir nécessaire dans certaines situations : urne endommagée par le temps, dimensions inadaptées à une case de columbarium, volontés découvertes après les obsèques ou encore souhait de dispersion. Bien que peu fréquent, ce type de demande est régulièrement adressé aux opérateurs funéraires et gestionnaires de crématoriums.

Or, aucune disposition légale ne prévoit expressément ce transfert. Toutefois, il n’est pas interdit, conformément à l’article 5 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « Tout ce qui n’est pas défendu par la loi ne peut être empêché ».

Transfert de cendres d’une urne cinéraire : raisons fréquentes d’un changement

Les familles peuvent solliciter un transfert de cendres d’une urne cinéraire pour plusieurs raisons :

✅ choix tardif ou modification de la volonté familiale ;

✅ découverte de souhaits du défunt après les obsèques ;

✅ inadéquation entre la taille de l’urne et celle du columbarium ;

✅ urne fragilisée après une longue inhumation ;

✅ nécessité de déplacer les cendres en vue d’une dispersion.

Même si aucun texte n’encadre cette opération, les règles générales relatives au respect de la dignité humaine après la mort (article 16-1-1 du Code civil) s’appliquent pleinement.

Transfert de cendres d’une urne cinéraire : absence d’interdiction de principe

Le principe de légalité, rappelé par l’article 5 de la Déclaration des droits de l’homme, établit que « tout ce qui n’est pas interdit est autorisé ». Par conséquent, le transfert de cendres d’une urne cinéraire n’est pas interdit en droit français.

La Direction Générale des Collectivités Locales (DGCL) confirme dans son Guide de recommandations relatif aux urnes funéraires et aux sites cinéraires que cette opération est possible, notamment lorsqu’elle permet de meilleures garanties de conservation ou en vue d’une dispersion.

Ce principe est également rappelé dans la réponse ministérielle n° 12389 du 9 janvier 2020 (JO Sénat, p. 168).

Transfert de cendres d’une urne cinéraire et respect de la dignité du défunt

Depuis la loi du 19 décembre 2008, l’article 16-1-1 du Code civil précise que :
« Le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort. Les restes des personnes décédées, y compris les cendres issues de crémation, doivent être traités avec respect, dignité et décence. »

Ainsi, chaque transfert de cendres d’une urne cinéraire doit être effectué dans la plus stricte décence.
La même loi a d’ailleurs ajouté les urnes cinéraires à la liste des objets funéraires susceptibles de profanation (article 225-17 du Code pénal).

Transfert de cendres d’une urne cinéraire : précautions pratiques essentielles

En l’absence de réglementation précise, il convient d’appliquer les règles de bon sens et de dignité. Parmi les pratiques recommandées :

1. Qui peut demander le transfert de cendres d’une urne cinéraire ?

Selon la situation :

✅ si l’urne est déposée provisoirement (exemple crématorium), la demande revient à la personne ayant qualité pour pourvoir aux funérailles ;

✅ si l’urne est dans une sépulture ou un columbarium, le transfert est assimilé à une exhumation et doit être demandé par le plus proche parent.

Le maire peut également ordonner un transfert si l’urne est dégradée au point de compromettre la conservation des cendres.

2. Formalisation de la demande de transfert

Aucune initiative ne peut être prise par un opérateur sans mandat. Une demande écrite doit être formulée, accompagnée d’une pièce d’identité et d’un justificatif de qualité.

3. Conditions de réalisation

Avant tout transfert de cendres d’une urne cinéraire, il faut vérifier l’identité du défunt (concordance entre le certificat de crémation et la plaque de l’urne).
L’opération doit être réalisée à l’abri des regards, idéalement dans un crématorium, par du personnel formé et habitué à la manipulation des cendres.

4. Traçabilité et conformité réglementaire

Chaque transfert de cendres d’une urne cinéraire doit être consigné dans un registre, avec conservation des justificatifs et de la demande familiale.
La nouvelle urne doit comporter une plaque mentionnant l’identité du défunt et le nom du crématorium, conformément à l’article L. 2223-18-1 du CGCT.

Il est recommandé d’intégrer ces pratiques dans le règlement intérieur du crématorium, en concertation avec le maire (autorité de police funéraire) et l’autorité délégante en cas de délégation de service public (DSP).

Transfert de cendres d’une urne cinéraire : rappel et avertissement

Le transfert de cendres d’une urne cinéraire n’est prévu par aucun texte spécifique. Bien qu’autorisé en droit commun, les modalités pratiques relèvent de recommandations professionnelles et peuvent être soumises à l’appréciation souveraine des tribunaux en cas de litige.

 

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